William n’a pas connu sa mère. Il ignore qu’elle est la source de la haine de son père pour les immortels et qu’elle en est une elle-même. Son père l’a élevé en prenant soin qu’il échappe à cette guerre. L’argent le permit. Peu de temps après la naissance de son fils, Blackgate Senior lança le laboratoire pharmaceutique qu’il dirigeait dans des recherches sur le sang d’immortel. Aboutissant à une impasse, la solution se révéla d’elle-même cinq ans plus tard et les premières salles de traites ouvrirent et beaucoup d’immortels y laissèrent leur vie avant que la machine ne soit vraiment lancée. Mais un jour, en visite, le grand patron périt dans un accident avec tous les employés du site. L’immortel ne fut pas retrouvé. William hérita des parts de son père dans l’entreprise et en prit les reines avec aisance. Sa première action fut de révéler au grand public ce trafic officieux dont peu encore ignorait la provenance. Mais il n’hésita pas non plus à le démanteler. Après 30 ans d’affaires fructueuses, le fils brisait l’œuvre du père.
Pourtant, trois ans plus tard, le sang doré inonde à nouveau le marcher noir. Mais cette fois-ci, c’est vers un réseau de crime organisé que les regards se tournent. Leur chef semble très discret et il est fort probable que même ses plus proches collaborateurs ignorent son visage. Mais une chose est sûre, personne ne soupçonnerait William dont l’image est inattaquable. Pas au grand jour du moins.
Cela fait pourtant quatre ans qu’il a relancé ce commerce tout en préservant astucieusement son image derrière un rideau de charité et d’humanisme.
La camisole chimique qui garde les immortels prisonniers est diluée dans leur sang. Cela crée une dépendance d’autant plus rentable.